Festival In&Out (4 et fin) - Jean-Gabriel Périot et Panos Koutras

 

Voici donc un peu plus d'un mois que nous sommes rentrés, Frédéric et moi, du festival du cinéma gay et lesbien In&Out de Nice.
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Encore une minute, monsieur le bourreau : avant de parler de Panos Koutras, je voudrais dire qu'une de nos plus étonnantes découvertes de ce festival, à Frédéric et à moi, fut celles des courts métrages de Jean-Gabriel Périot : on pourra en voir quelques-uns sur son site personnel... quelque peu minimaliste, ce qui en dit déjà beaucoup sur le monsieur.

Son Gay ? concluant un long développement du genre « Je suis gay, je suis bien dans ma peau » par une désopilante conclusion à laquelle j'adhère totalement, dénotait déjà un sens de la provocation peu commun. Et puis le bougre m'avait intrigué en lâchant à un déjeuner sur la terrasse ensoleillée du QG des Ouvreurs, aussi laconique que sibyllin, qu'il n'avait jamais été bon en histoire jusqu'à ce qu'il se mette à faire des films d'histoire... de 3 ou 4 minutes.

L'homme avait au moins le talent d'intriguer. Il en a d'autres ! Cinéma politique, corrosif, ironique, méchant, violent... mais cinéma d'abord ; avec des exigences esthétiques manifestes, qui vous mène parfois, qu'il s'agisse de voies ferrées et de routes, ou de matraques, jusqu'au bord de l'hypnose.

M. Périot est un artiste un vrai, parce qu'il a des choses à dire, contrairement à tant aujourd'hui qui croient que la forme dispense du fond, mais parce qu'il ne les dit pas comme tout le monde, parce qu'il travaille une manière parfaitement originale de les dire. M. Périot n'aime pas la connerie, les truismes, les autorités morales, le capitalisme triomphant ni l'esprit d'entreprise. Moi non plus ; tout cela crée entre M. Périot et moi quelques affinités électives, des connivences qu'on est heureux de se découvrir. Pour le reste, allez donc voir ses films, le cinéma ça se regarde, surtout celui de M. Périot !
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par Olivier Delorme
mai 2010
www.olivier-delorme.com/odblog/index.php?2010%2F05%2F19%2F158-festival-inout-4-et-fin-jean-gabriel-periot-et-panos-koutras